Sandra, la collègue qui m’accompagnait pendant le voyage,
venait de partir et à partir de ce moment-là, j’allais vagabonder toute seule, à mon
gré, et cela ne m’était pas du tout désagréable. En fait, la compagnie de Sandra
m’empêchait de regarder l’horizon librement. Ce paysage si vaste, si lumineux,
complètement dégagé de nuages.
L’infini de l’espace était envahi peu à
peu, silencieusement (malgré le craquement des petites pierres sous les poids
des roues) : par les fenêtres grandes ouvertes entrait une brise à la fois
chaude et douce qui m’invitait à apprécier ce paysage, qui défilait avec lenteur.
J’étais au fin fond du sertao brésilien, savourant chaque mètre de ce
travelling infini.
Tout à coup, je l’ai vu. Immense, impavide
colosse, comme dans les livres d’Histoire de mon enfance. Oui... le mont Pascoal, le même
qu’avaient vu les premiers arrivants en terre brésilienne.
Dorénavant, il demeure dans ma mémoire deux représentations
associées de ce mont : le mont Pascoal vécu, du présent - et sa répresentation sur les livres d’Histoire d’autrefois. Et je poursuivis mon voyage, enrichie par cette trouvaille inattendue.
Lucia Thébaud
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