Elle
n’aura pas peur de ses voisins de la Résidence et ne demandera qu’à les
connaître.
Elle se
cachera loin de la route et du bruit, au plus près de la forêt et d’un bassin
où les grenouilles chanteront à
la saison des amours.
Elle
aura la porte ouverte à ceux qui aiment le jardin. Pas bien grand, le jardin,
mais il aura des tulipes, des tournesols et des cosmos quand l’été reviendra.
Sur la
terrasse, orientée au sud, elle offrira des fauteuils pour prendre le thé ou
le rosé. Elle sera ouverte aux voisins, au passant égaré et aux amis de
passage.
Elle
ouvrira ses yeux-lucarne aux matins tranquilles, sans le cri du réveil. Elle
prendra son temps.
Elle
ouvrira ses étagères aux livres que l’on prête, aux cahiers qu’on relit, aux
textes qui viendront.
Elle
bruissera de musiques douces qui n’empêchent pas de rêver.
Elle
vivra sous le crachin breton sans se plaindre et offrira ses ciels de pluie
aux photographes jamais lassés.
Elle se
recroquevillera l’hiver pour mieux attendre le printemps.
Elle fera
place aux cartons-souvenirs
qu’il faudra bien trier un jour.
Elle
sera douillette et légère, pas trop encombrée pour laisser passer la lumière.
Elle
sera refuge les soirs de tristesse où la vieillesse pèsera trop lourd.
Elle ouvrira
sa chambre grise aux rêves de la dernière heure et sa chambre d’amis à ceux
qui le valent bien.
Elle
saura réchauffer au retour des randonnées sur les sentiers côtiers de la
presqu’île.
L’air
iodé rentrera et elle aura le teint frais, ma petite maison de Crozon, tout
là-bas au bout du monde.
C.M
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lundi 5 juin 2017
Ma maison au bout du monde
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