Les chats aiment la nuit. Leur vision nocturne leur permet
de se fondre dans les éléments de la Nature - « la
nuit, tous les chats sont gris ». Est-ce une chance ? Oui pour les
prédateurs qu’ils sont, non pour leurs proies.
Quant à nous les êtres humains ? Pourquoi avons-nous
des sentiments différents ?
Le monde extérieur qui nous entoure disparaît, une seule
couleur nous enveloppe, le noir. Nous devons vivre avec une vision limitée du
monde et nous contenter d’une lumière artificielle.
Pour certaines personnes, celle-ci n’est même plus
perceptible car ils ont à jamais perdu la vue.
Patrick était un excellent cavalier. Victime d’un grave accident au cours d’une cascade équestre,
il perd brutalement la vue. Ses yeux se sont éteints, aucune opération ou
greffe ne peuvent les sauver, malgré moult tentatives.
Comment vivre avec cet handicap ?
Accepter la nuit, la vraie, celle que nous redoutons
tous ?
Vivre sans voir -
Vivre sans voir -
Bien sûr il reste les autres sens, l’ouïe, le toucher, le
gout, l’odorat.
Essayez de convaincre un jeune homme de vingt ans, qui n’a
qu’une idée en tête, le suicide, après une vie lumineuse et pleine d’insouciance.
Refuser l’évidence, ne plus pouvoir vivre sa passion pour
les chevaux.
Remonter en selle et continuer à les dresser.
Progressivement, l’amour et l’affection de ses proches l’encouragent à reprendre goût à la vie. La magie de la nuit complète opère
enfin une transformation de ses autres sens. L’ouie, le toucher, toutes les
sensations corporelles se développent et vont lui permettre de retrouver
l’envie, au moins, de vivre et de voyager.
Au cours d’un périple en Andalousie, une proposition d’achat de chevaux s’offre à lui et miracle et magie se confondent. Doumey ose se remettre en selle, guidé par un « péon » espagnol.
Etat de grâce, instants de pur bonheur pour nous, de lire à
nouveau, sur son visage la joie et la complicité entre l’homme et l’animal, le
cavalier et le cheval. Retrouver les forces et les sensations qui vont lui
permettre de renouer avec sa passion et de dresser à nouveau des chevaux.
Confiance « aveugle » de se laisser guider dans
cette nuit infinie, au travers du regard d’un animal qui accepte le rôle avec
respect et compréhension. Seul sur sa monture, musique aux quatre coins du
corral, ils évoluent avec élégance et rigueur.
Chacun chante la même « chanson de gestes »
répétée jusqu’à la perfection.
« Mes nuits sont plus belles que vos jours » dira-t-il
souvent, car maintenant le monde imaginaire dans lequel je vis vous ne pourrez
jamais l’atteindre ou le comprendre. Désormais, ma vie s’est enrichie grâce au développement de
ressources dont je n’avais pas conscience dans ma vie antérieure. Depuis, j’ai appris à jouer du saxophone sans jamais avoir lu
de solfège, uniquement « à l’oreille », je participe à des compétitions
de courses à pied avec ma canne blanche, accepte d’être filmé pour des documentaires
projetés dans des salons équestres nationaux mais aussi aux USA.
Bel exemple de volonté pour nous les « voyants »
que nous sommes, mais aussi prise de conscience que la « nuit absolue»
n’est pas sombre et triste mais peut se révéler source de bonheur.
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