Lupango, Depardon 1994 |
Me voilà à Lubango en
Angola, marchant tranquillement afin de capter ces scènes de rue qui révèlent une
atmosphère locale.
Face à moi, une petite
fille me frappe. Elle parait désemparée. Bouche-bée, elle regarde la poupée nue
qu’elle tient par la seule jambe qui lui reste. Elle voit avec désarroi son jouet
détérioré. Une autre fille plus grande la regarde. Que s’est-il passé ?
Une dispute, une malveillance ? La jeune enfant a-t-elle cherché à
défendre sa seule poupée, plus qu’un objet pour elle ? Portant une robe
écossaise où est posé de travers un T-shirt tâché, elle reflète une certaine
pauvreté.
Et pourtant l’ambiance
parait sereine autour. Des personnes de dos marchent calmement dans la rue où
immeubles plus ou moins entretenus côtoient une maison à bow-window reflétant
une certaine aisance. Des murets blanchis à la chaux en mauvais état bordent un
jardin public où un homme est assis. Fait-il la sieste dans cette chaleur pesante ?
En tout cas, il ne montre aucune réaction à proximité de la scène dont je viens de parler.
Si le ciel est
moutonneux, des ombres rappellent que le soleil est bien là, caché mais
puissant. Comme ce camion bâché au loin rappelle que la guerre civile n’est pas
loin.
Je réalise que j’observe
un pays où la récente mais faible modernité voisine avec le dénuement d’une
grosse partie des habitants.
Catherine
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