Un parfum végétal me sort de mon sommeil, j’ouvre les yeux.
Une haute porte en ogive est ouverte et permet à la lumière d’entrer dans la
pièce où je me trouve. Rien n’accroche mon regard ici, les murs sont
indiscernables, le sol en terre humide et un clapotis occupe l’espace sonore.
Une envie irrépressible m’oblige à me lever et à sortir. Devant cette grande
porte en bois démarre un couloir d’eau sombre. Le son cristallin des
vaguelettes d’eau vient de là et résonne dans une vaste grotte. Je m’immerge
naturellement et descends une pente douce et puis je n’ai plus pied. Je me sens
bien dans cette eau un peu fraîche. Un puits de lumière permet à une maigre
végétation de survivre près des berges. Une impression étrange et
furtive retient mon attention : ce plafond en galets luisants défie les
lois de la physique. Ces pierres couvertes d’eau sont en apesanteur ? Mais
l’insouciance me gagne, j’oublie. Irrémédiablement je nage vers l’autre bout de
la salle. Le couloir se prolonge dans un tunnel, je nage. Rien ne peut être
plus important. Je nage… je nage toujours… apaisé, insouciant… léger, je suis
l’eau qui chemine dans ce tunnel…
Hélène Marchand-Cury
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