Atelier de novembre : «Un
lieu en plan fixe - le temps suspendu». Texte faisant suite à celui du «trajet sur un chemin, même espace à deux moments
différents» (atelier d’octobre). Ce trajet se déroulait dans un jardin
et s’achevait par ces mots :
Car c’est
dans la maison que tu m’attends.
En face de
moi, la porte verte, peinture écaillée. Devant moi, le heurtoir : une main
en bronze prête à cogner le bois. Claquement. Pas encore, pas maintenant. Sur
ma nuque le soleil cogne. Sous mes pieds les marches brûlent. Bruissement des
feuilles.
Cette porte
est le dernier rempart entre nous.
J’avance ma
main vers celle en bronze. Temps suspendu. Stoppe mon geste. A gauche, la
fenêtre. Toile d’araignée. Soupir. A droite, la façade blanche. Un lézard
surgit, se fend un chemin. Grains de crépi sous ses pattes ventouses. Il
s’arrête, tourne la tête. Repart. Je l’envie !
Un souffle
chaud. Un oiseau chante. Devant moi, la porte, le heurtoir. Derrière la porte,
toi. Mon pied descend une marche. A reculons. Ma main avance. A reculons. Mon
cœur bat. Claquement de sentiments. La main retombe. Claquement de bronze et de
bois. Moment suspendu. Tu ouvres la porte. Derrière il y a toi.
Inès-Marie Ambre
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