La liste de mes animaux
Bâtard, pure race, mes
chiens :
Pâris, son frère s’appelait
Personne. Black, labrador antimilitariste
Ganja, teckel extra. Cachemire,
la folle, Gamine, la perle.
Mes chats :
Moon, 23 ans d’amour. Minho et
Minha, assassinés. Pinga qui m’attend.
Poissons rouges, canaris,
grenouille suicidée d’un balcon à Aubervilliers.
Lapins, l’un appelé Sartre parce
qu’il louche.
Mon loup imaginaire que j’emmène
partout. Enfance. Les chevaux que j’ai montés.
Les biches, renards, mésanges,
écureuils, rouges-gorges…
Inès-Marie Ambre
29 novembre 2014
Inventaire d’un déplacement en train
- Le réveil
- L’heure du train
- Le parking
- La gare de départ
- Les billets de train
- Le quai
- Le train
- L’arrivée dans la rame
- Les voyageurs
- Les arrêts successifs
- Le chef de train
- Le contrôleur de billets
- La vue par la fenêtre
- L’arrivée en gare de destination
Je choisis la place côté fenêtre. Le paysage
défile, il n’est jamais le même.
Le train longe la rivière Oise d’où monte une
légère brume ni blanche, ni grise.
Rieux Angicourt, Villers-Saint-Paul, le train
file vers Creil où il s’arrête quelques instants.
Il repart lentement, je vois les jardins ouvriers
au bas de la côte.
Les bords de l’Oise sont encore verdoyants et
on aperçoit sur les hauteurs de Creil les tours d’habitation et le grand hôpital.
Chantilly, son viaduc, ses maisons cossues,
le train ne s’arrête pas, il file dans la forêt aux couleurs automnales.
Nous passons Orry-la-Ville et nous entrons
dans le Val d’Oise.
Des champs à perte de vue, des immenses
pylônes EDF, des avions dans le ciel, on devine l’aéroport de Roissy.
Saint-Denis est reconnaissable à ses grandes
cités HLM, puis le Stade de France, La Plaine Saint-Denis, La Tour Pleyel.
Nous arrivons en gare du Nord à 8h59. Le
train est à l’heure.
Le chef de bord nous souhaite une bonne
journée.
Les billets n’ont pas été contrôlés.
Hélène
29 novembre 2014
Albane Vincent
Ma liste façon Perec
Terreur et féérie
La retraite de Russie :
Le froid a tendance à
uniformiser les ressentis...
Dans le souvenir d’une poésie
Ou à cheval dans un paysage
dégarni
Le gel a figé la vie...
Quelle idée de vouloir se
lancer dans de mauvaises rimes alors que l’instant présent est précieux tel
qu’il est.
Ballotée par le pas retenu du
cheval craignant de glisser sur le verglas, j’admire ce paysage enchanteur.
Le froid piquant a transformé
le décor en dentelle arborée. Une couche ouatée blanche vient adoucir les lignes
brutes des arbres et des piquets.
Seul le souffle du cheval
vient animer ce moment irréel et magique à l’heure où le ciel se couche.
Engoncée dans une vareuse
militaire, j’imagine l’angoisse glacée qu’a vécu l’armée de l’Empire dans sa
débacle.
Le froid permet deux
ressentis : terreur et féérie .
Ma liste façon Perec
- Noëls en famille
- Trains insolites
- Rencontres imprévues
- Rêves (enfouis / enfuis)
- Rendez-vous manqués
- Rencontres inoubliables (Albert Jacquart, Simone Veil, Jean Mallaury)
- Profs (aimés / détestés)
- Noëls déçus (peu de jouets)
- Départs en avions - trains - bateaux (délires anecdotiques)
- Travaux maison (liste à mettre sur un mur pour mari distrait)
- Choses à ne pas remettre à demain (donc arrêter de procrastiner)
- Mots d'amour pour les proches (après, trop tard)
- Anniversaires à souhaiter (liste à mettre sur un mur pour mari oublieux)
- Mes envies à réaliser sans lui
- Conseils pour mes enfants (en sachant pertinemment leur inutilité)
- Des mots à dire dans l'instant (après, trop tard)
- Des gens toxiques qui m'entourent (les jeter au panier !)
- Mes gros mots préférés (juste pour retrouver mes 10 ans)
Mathurine
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