Tu me demandes pourquoi j’écris ? Ça n’a pas de sens. Je ne choisis pas d'écrire. Il n’y a pas de choix. Quand je veux écrire, quand je m’installe bien confortablement devant mon ordinateur, les mots se défilent. Ils me posent un lapin. Et pourtant, ce sont les mêmes qui viennent à ma rencontre quand je ne m’y attends pas, quand je ne les invite pas : ils s’incrustent dans mon lit le soir, ils se posent à côté de moi lors de diners ennuyeux. Ils ne me demandent pas l’autorisation, vois-tu…Ils s’imposent, ils squattent ma tête et c’est un sacré foutoir alors. Pas le choix : il faut les déloger, les sortir au plus vite, à coups de pied si nécessaire !
Ecrire, c’est toujours me faire un peu violence. C’est sortir de moi des choses que je ne connaissais pas. C’est exposer à la lumière ce qui guettait dans l’ombre. C’est défier des parts de moi qui m’effraient. C’est oser aller chercher ces mots et les affronter.
Mais écrire, ce n’est pas un combat. Ecrire c’est une domestication des maux et des mots. C’est apprendre à se connaitre, à se reconnaitre. Une fois que les mots se glissent de mon crane jusqu’aux bouts de ses doigts, c’est presque un jeu et le plaisir prend place. C’est une perte de contrôle assumée, désirée. C’est toucher les infinis impossibles de l’imaginaire. C’est ouvrir les fenêtres de mon cerveau poussiéreux.
Tu vois, écrire, même si ça peut paraitre grandiloquent, pour moi, c’est se mettre à vivre. C’est arrêter de se fuir.
Carole Guéville
Cathy
J.
Ecrire ? Waouh ! Qu’est-ce que cela évoque
pour vous ?
Un séisme. Une nouvelle naissance chaque fois que je
démarre un texte. Un plaisir. De la peur. Un vertige mêlé à l’incontrôlable
désir de me jeter d’un avion, tout en ignorant si mon parachute est bien arrimé
à mes épaules.
Ecrire c’est aussi,
se donner l’indélicatesse de se prendre pour un créateur. Un créateur de
monde. Un créateur d’images, de personnages. Mettre à jour ces parties de moi que je n’ose montrer.
Délivrer ces parcelles de mon cœur qui portent les cicatrices de ce qui a fait
ma vie. Inventer celui que je ne serai jamais et refouler ce que j’ai parfois été.
Si je vous dis que quelques fois je me sens immortel
lorsque je pose des mots sur le papier… Si je vous dis que j’ai l’impression de
graver mon empreinte sur des feuilles blanches dont il restera, quoiqu’il
arrive, un exemplaire…
Lorsque j’écris, je suis entre deux mondes. Celui où
je vis et celui où j’aimerais être.
Mais il m’arrive aussi de décrire des mondes terrifiants.
Une façon peut-être de me rassurer. De me dire que finalement là où je suis, là
où je vis bah… quelque part, ce n’est pas si mal. Ce n’est pas si mal parce que
c’est le monde dans lequel j’ai liberté de vous dire tout ça. D’écrire ce que
je veux. Ou à peu prêt tout.
Si je devais donner une définition courte pour dire
ce que pour moi écrire signifie. Je vous dirais - Amoureux des lettres - Epris de
mot ; et surtout : Merci à cette plume magicienne qui me donne le
droit d’exister autrement.
Pascal K.
Tous les maux que l'on ne sait
exprimer
ces petites choses que je ne
veux pas imaginer
toutes ces transformations
écrites
ces lettres qui sont comme des
pics
Seul le bruit du crayon sur
cette page
laisse libre-court à toutes ces
images
ce que j'enferme dans cette tour
Un crayon, une feuille et une
gomme
comme le sol attire la pomme
et l'idée qui germe, on ne sait
où ?
Gris, noir ou rouge
le crayon qui bouge
des mots écrits, c'est
tout !
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