samedi 24 janvier 2015

Pom pom pom-pom... Croâ croâ...



Pomme, Pomme... Pomme-Pomme !
Granny Smith, Golden, Pink Lady
Vos noms mettent en appétit
Fruits d’automne ou d’été
Au goût piquant ou sucré
Compote, Tatin ou juste pelées
De vos formes variées
Jamais vous ne nous lasserez.

G Dû Ecrire Un Texte Sur La Pomme !
Haïku, Joli Chemin Ou Formes Zarbis…
Qui Ne Signifient Rien,
Banales Kyrielles Voyeuristes
I Wish You A Merry Xmas (Christmas)

Je croque une pomme jaune
Miam miam ! Ça sent bon l’été
Soleil, vacances, mer.
Fabien

Une petite grenouille pour Albert

Albert Jacquard, ce nom ne vous dit rien ?
A l'occasion d'une exposition sur Jean Rostand, nous avions invité cet éminent scientifique à la bibliothèque. A cette époque, président des amis lecteurs, ce me fut un grand honneur de recevoir cet homme d'exception. Il venait tenir une conférence sur la génétique.
La salle "jeunesse" est pleine d'une centaine de personnes. Beaucoup d'étudiants. Je dois le présenter au public : imaginez mon émotion, ma fébrilité...
Peu habituée à ce genre d'exercice, j'ai bien sûr préparé, écrit mon discours de longue date.
Dans ma présentation, j'ai parlé de ses qualités indéniables de grand scientifique, ses recherches, ses cours nombreux en amphithéâtre, mais j'ai surtout insisté sur son combat humaniste auprès de l'abbé Pierre pour les mal logés, les sans abris.
Avant qu'il ne commence, je lui offre une petite grenouille en tissu vert, remplie de grains de riz, j'ai cousu deux yeux ronds en boutons (la grenouille servait de cobaye). Il la glisse dans sa poche en me remerciant gentiment : il la donnera à sa petite fille.
Il commence sa conférence ; ignore la chaise, pose une fesse sur un coin de la table, décontracté. Il a un charisme fou. Son discours commence ainsi, avec un sourire malicieux :
"Regardez-moi bien : je suis un être unique ; vous aussi, vous êtes tous uniques ! Ne souriez pas, bien sûr vous me regardez et avec ma tête de travers..." (Il a eu un accident de voiture dans sa jeunesse et son visage ressemble plutôt à celui d'un nain de jardin - c'est lui qui le dira !)
L'assistance sourit, mais derrière ces sourires, une certaine émotion est bien palpable.
Je ne vous raconterai pas ici la suite de la soirée. Il fut éblouissant, merveilleux.
Plus tard, je bois un café avec lui en privé, avec le conservateur des lieux. Il me dit : "La prochaine fois, ne lisez pas votre texte : parlez-moi". Je lui réponds : "Monsieur Jacquard, je n'ai pas votre expérience de conférencier !
- Mais si, vous le pouvez, me répond-il. Je vous l'ai dit, chaque être est unique et vous êtes unique !"
Mon mari, présent, lui dira : "Ne le lui dites pas trop..."
Albert Jacquard nous a quittés cette année.
Mathurine

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