samedi 3 décembre 2016

Thanatologie

Un parfum végétal me sort de mon sommeil, j’ouvre les yeux. Une haute porte en ogive est ouverte et permet à la lumière d’entrer dans la pièce où je me trouve. Rien n’accroche mon regard ici, les murs sont indiscernables, le sol en terre humide et un clapotis occupe l’espace sonore. Une envie irrépressible m’oblige à me lever et à sortir. Devant cette grande porte en bois démarre un couloir d’eau sombre. Le son cristallin des vaguelettes d’eau vient de là et résonne dans une vaste grotte. Je m’immerge naturellement et descends une pente douce et puis je n’ai plus pied. Je me sens bien dans cette eau un peu fraîche. Un puits de lumière permet à une maigre végétation de survivre près des berges. Une impression étrange et furtive retient mon attention  : ce plafond en galets luisants défie les lois de la physique. Ces pierres couvertes d’eau sont en apesanteur ? Mais l’insouciance me gagne, j’oublie. Irrémédiablement je nage vers l’autre bout de la salle. Le couloir se prolonge dans un tunnel, je nage. Rien ne peut être plus important. Je nage… je nage toujours… apaisé, insouciant… léger, je suis l’eau qui chemine dans ce tunnel…
Hélène Marchand-Cury

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